2027, vous incarnez
Adam Jensen, chef de la sécurité chez
Sarif Industries, entreprise leader dans le marché émergent mais controversé des
augmentations humaines.

À la veille de la présentation publique d’une découverte qui pourrait bien bouleverser ce nouveau marché, le QG de Sarif Industries est attaqué par un commando anonyme. Ses objectifs ne sont pas clairs, mais les assaillants en ont après les scientifiques et plus particulièrement leur chef :
Megan Reed (
image gauche). Pendant l’attaque, le leader du commando vous blesse gravement et vous laisse pour mort. Pour vous sauver,
David Sarif (
à droite), CEO et fondateur de l’entreprise, décide de vous greffer les dernières augmentations sur le marché. À votre réveil, l'équipe de scientifique a été capturée et le commando a disparu dans la nature.
Après une brève période de convalescence, les laboratoires de Sarif Industries sont de nouveau attaqués, et votre patron fait de nouveau appel à vous qui êtes désormais un peu plus qu’un homme.
Le pitch de Deus Ex : Human Revolution, se déroulant 25 ans avant les événements de Deus Ex, premier du nom, ne fait qu’effleurer un scénario bien plus profond et complexe que vous découvrirez tout au long de l’aventure...

Mais Human Revolution est avant toute chose le successeur du légendaire
Deus Ex, jeu sorti en
2000, développé à l’époque par
Eidos et
Ion Storm. Deus Ex, a su marquer la conscience des joueurs par un mélange très élaboré entre un
FPS-Action d’une part, et la liberté d’action et d’évolution du personnage d’un
RPG d’autre part. De plus, l’une des marques de fabrique de la série des
Deus Ex est un scénario sombre et tortueux, plaçant le joueur dans un univers cyberpunk (
un futur dans lequel la technologie a pris une importance énorme), rempli d'organisations tentaculaires et de conspirations visant à diriger le monde en secret. Ces thèmes étaient déjà présents dans d’autres créations de
Warren Spector (
le père de Deus Ex) comme les
Systems Shock et les
Thi4f.

Mais si le jeu était à l’origine complètement inconnu, il a su se faire connaitre et rassembler une communauté de fans (
dont votre serviteur), au point que Deus Ex est aujourd’hui considéré comme l’un des meilleurs jeux de tous les temps. Sa suite :
Invisible War, sorti en
2003 sur Xbox, était orienté vers un public bien plus large, et passait outre sur beaucoup des éléments qui faisaient la force de son ainé. Sans être un mauvais jeu, car possédant une liberté d’action plus grande et un scénario bien mené, Invisible War n’est pas considéré comme une suite au niveau de Deus Ex.
Deus Ex : Human Revolution a donc la (
très) lourde tache de succéder à un jeu mythique, et d’ailleurs les points communs entres les deux jeux sont nombreux.
Annoncé dès 2007 par Eidos Montréal, et développé sans Warren Spector, le jeu à très vite vu sa communauté se diviser entre les fans de la première heure, sceptiques (
dont votre serviteur) et ceux qui espéraient encore à un vrai Deus Ex.
Sorti fin Aout 2011,
Human Revolution a été un succès commercial et critique. Il arrive
aujourd’hui sur Mac, 12 ans après son ainé.
Vous comprendrez donc que votre serviteur n’a pas pu s’empêcher d’y jouer sur Xbox 360, et ce dès sa sortie.
Après un court tutorial - encore sous forme 100% humaine -, vous serez lâché dès la première mission dans l’action de Deus Ex : Human Revolution. Le mot d’ordre et maître mot de la série est
LIBERTÉ.
Vous aurez presque toujours le choix. Le choix dans l’évolution de votre personnage, chaque niveau d’expérience offrant un
Praxis Kit, vous permettant de débloquer une augmentation de votre personnage. Sachez que même en faisant le jeu parfaitement (
j’ai essayé), vous n’aurez pas assez de Kits pour faire évoluer votre personnage complètement. Des choix vont donc devoir être fait selon la façon dont vous voulez aborder les situations. Les tanks préfèreront les améliorations d’armure et de visée, tandis les personnages plus orientés infiltration trouveront leur bonheur dans les améliorations de hacking, invisibilité etc… Tous ces éléments étaient déjà présents dans le premier Deus Ex, mais grand public oblige, ce système a été un peu simplifié et certaines de ces améliorations sont pratiquement inutiles.
Le choix est aussi le votre dans la façon dont vous voulez
aborder les niveaux. Les niveaux sont immenses et permettent un bon nombre d’
approches différentes. Dès le premier niveau, vous aurez le choix entre la grande porte, le toit, ou les conduits d’aérations. Ces approches devront aussi être choisies
en accord avec les améliorations que vous avez choisi. Vous pourrez aussi décider de donner la mort ou de laisser en vie vos ennemis grâce, à l’instar des prédécesseurs,
un vaste panel d’armes létales ou non. Soit dit en passant, ces armes sont améliorables à l’aide de lasers, silencieux, chargeurs grandes capacités etc…
Vous aurez aussi à gérer votre inventaire, car tout prend de la place, et les plus grosses armes (
fusil plasma ou mitrailleuse) occupent une bonne partie de votre inventaire, laissant peu de place pour un équipement qui peut être tout aussi utile.
Tout est fait pour vous laisser libre vos actions, d’infiltrer un bâtiment ou de rentrer en enfonçant les portes. Sachez cependant que
les combats sont assez durs, même avec la présence (
sacrilège selon les fans - dont votre serviteur) d’une
régénération automatique de la vie. De plus vous gagnerez plus d’expérience à
être silencieux la plupart du temps, mais rien ne vous empêche de tuer rapidement un ennemi si vous n’avez pas d’autres options mais vous avez donc
la possibilité de finir le jeu sans tuer une seule personne si votre conscience ne peut le supporter. Vous aurez quand même à affronter des « boss » à intervalles réguliers, et ceux ci devront mourir…
Au niveau des mécanismes, le jeu est en vue à la première personne, comme ses ainés, mais passe de temps en temps à la troisième personne pour les exécutions rapides, les dialogues ou lorsque que vous êtes collés à un mur. Cela permet, outre d’admirer Adam Jensen, de voir ce qui se passe derrière un coin de mur sans vraiment passer la tête. Avec la présence d’un radar et de la régénération de vie, ces éléments ont été les plus vives critiques de Human Revolution, arguant qu’ils rendaient le jeu trop facile.
Pour ce qui est de l’aventure, vous traverserez deux villes majeures :
Detroit et
Hengsha, rappelant les NYC et Hong Kong de Deus Ex. Ces deux villes sont de grandes zones où
vous êtes libre de circuler, de parler aux gens, ou d’accéder aux commerces (
à la manière d’un KOTOR ou d’un Mass Effect). De même, en cherchant un peu, vous pourrez accomplir des quêtes secondaires qui, en plus de rapporter de l’expérience, offrent des réponses aux questions d’Adam Jensen, et peuvent vous fournir du matériel inédit et bien utile. D’ailleurs, certaines de ses quêtes s’étendent sur une bonne partie du jeu et doivent être suivies de près. La encore, vous aurez le choix de suivre la trame principale du jeu, ou d’aller accomplir des quêtes secondaires.
Les deux villes sont vastes et ont chacune leur identité propre, chacune ayant ses particularités.
Néanmoins, l’ambiance du jeu reste très sombre et tortueuse,
ressemblant parfois à un Blade Runner (
l’appartement de Jensen est superbe dans ce sens) ou un Robocop. Human Revolution dispose surtout d’une
forte identité graphique dans l’architecture (
voir l’appartement de Jensen, ou le bureau de Sarif), les habits et les armes. Cette cohérence est très appréciable, car même si ce ne sera pas le plus beau jeu de 2012,
l’immersion est parfaite, aidée par
une sublime musique de Michael Mc Cann.
Enfin,
le scénario, pilier de la série, se développe petit à petit, distillant les éléments et les révélations tout au long de l’aventure, et malgré
un final (
que vous pourrez choisir entre quatre issues)
un peu fade,
le scénario est très intéressant à suivre et est au dessus de beaucoup de
productions hollywoodiennes ou vidéo-ludiques d’aujourd’hui. De plus, et c’est aussi ce qui fait la force (
selon moi) des Deus Ex, différentes questions comme celle du transhumanisme dans la société (
Perdons nous notre humanité si l’on se soumet à des machines ?) sont abordées dans le jeu et invitent à la réflexion, apportant une profondeur bien plus grande pour ceux qui veulent se pencher sur la question. Enfin, étant une prequel au Deus Ex original, les éléments menant au scénario de celui ci laisseront sans doute les novices de marbre, mais sont très appréciables pour les fans de la première heure.
Dans l’ensemble donc,
Deus Ex : Human Revolution est un excellent jeu, doté d'une ambiance sombre, d’un scénario tortueux et d’une
jouabilité très agréable. Même s'il n’est pas tout à fait au niveau de son ainé,
Human Revolution a su convaincre les sceptiques grâce à ses qualités. Il serait dommage de passer à coté de cette perle intelligente, qui va être
un jeu majeur de 2012 sur notre plate-forme.